Le silence assourdissant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite aux répressions sanglantes et aux tueries dont les opposants gambiens ont fait l’objet ces derniers jours, ne laisse pas indifférent le Directeur d’Amnesty International en Afrique, renseigne «Azactu ». En effet, Alioune TINE y est allé de son propre commentaire en condamnant le mutisme du président Macky SALL, par ailleurs président en exercice de la CEDEAO. «Il y a un véritable recul du leadership africain en matière de droits humains et de démocratie. Quand il y avait les violations des droits de l’homme, on entendait les voix africaines. Mais, pour cette affaire, le silence du leadership africain est inquiétant», regrette-t-il. Et Alioune TINE d’ajouter : «Il peut (Macky SALL, Ndlr), en tant que président de la Cedeao, demander des comptes pour que l’on respecte la vie des gens, pour qu’on respecte la liberté de manifester qui est une liberté connue par la constitution, par la charte africaine des droits de l’homme et le pacte international relatif aux civiques et politiques dont la Gambie est partie». Selon le défenseur des droits de l’homme, le chef de l’Etat a toutes les prérogatives requises pour dire stop à la dictature du président gambien. «Je pense que, à ce niveau, le président de la Cedeao a le loisir de demander des comptes. Le président de la Commission de la CEDEAO a aussi le droit de demander des comptes. Vraiment, il y a un ensemble de leviers sur lequel on peut s’appuyer au niveau de la CEDEAO pour intervenir. Concernant la Gambie, nous ne comprenons pas les raisons pour lesquelles il y a une espèce de licence reconnue à Yaya JAMMEH pour qu’il ignore tous les instruments juridiques nationaux et régionaux de protection des droits de l’homme et de la démocratie», se demande-il.
WALFNET