Alors que la Grèce était touchée par les intempéries lundi, huit migrants étaient recherchés après le naufrage de leur canot en mer Egée au large de l’île de Kos, tandis qu’à Idomeni, 12.000 restaient bloqués à la frontière avec la Macédoine, dans des conditions déplorables.
Au large de Kos, une opération de sauvetage, avec l’appui d’un hélicoptère super Puma, était en cours vers 10H00 GMT pour retrouver les huit migrants portés disparus, a-t-on appris auprès des garde-côtes grecs.
Le naufrage est survenu lundi matin alors que la mer était agitée, avec des vents de force 6 et 7 sur l’échelle de Beaufort.
Il s’agit des premiers disparus en mer depuis des semaines dans les eaux grecques, les gardes-côtes grecs, aidés des bateaux de Frontex – l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’UE – ayant pris depuis le début d’année la décision de récupérer autant que possible dès la haute mer les migrants entassés dans des canots pneumatiques, parant ainsi aux éventuels naufrages.
Tous les derniers naufrages avaient eu lieu dans les eaux turques de la mer Egée.
Selon les statistiques de l’organisation internationale pour les migrations (OIM) 135.000 personnes sont arrivées en Grèce en provenance de Turquie depuis le 1er janvier, et 418 ont péri.
Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs frontières pour empêcher le flux migratoire, encore 1.700 migrants ont débarqué ces dernières 24 heures.
A Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne, les intempéries rendent également la situation encore plus difficile pour les 12.000 migrants bloqués depuis les restrictions imposées par certains pays des Balkans notamment. Depuis samedi après-midi, des pluies diluviennes s’abattent sur la région, les migrants pataugent dans la boue et leurs tentes sont inondées.
“Quoi qu’on fasse aujourd’hui, ici, ce n’est pas une solution durable(…)J’espère que certains migrants vont choisir de faire partie du programme de relocalisation mais ce ne sera pas possible pour tout le monde…”, commentait lundi Matthew Sheppard, un bénévole anglais sur place.
Ils n’ont pas à rester à Idomeni, nous avons assez de places d’accueil dans des camps plus appropriés à seulement 20 km de là où ils pourront vivre plus décemment”, a déclaré lundi au Financial Times Dimitris Vitsas, le vice-ministre de la Défense, également en charge de l’organe interministériel coordonnant la politique migratoire en Grèce.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement grec souhaite vider le camp d’Idomeni et encourage les migrants à rejoindre d’autres centres construits à toute vitesse dans tout le pays pour répondre à l’urgence de la situation. D’après la police locale, environ cinq à sept bus partent quasiment pleins tous les jours d’Idomeni vers Athènes où les réfugiés, épuisés après plusieurs jours à Idomeni, demandent souvent à faire partie du programme de relocalisation.
“La plupart des réfugiés vont attendre des mois et même jusqu’à deux ans avant d’être transférés dans d’autres états de l’UE”, a affirmé lundi Dimitris Vitsas dans l’interview donné au FT et “nous devons avoir conscience que beaucoup de migrants vont rester de façon permanente en Grèce”, a-t-il ajouté.
Courrier international