Quarante-quatre personnes vivant avec une insuffisance rénale chronique sont obligés de garder la patience avant de bénéficier de séances de dialyse, car les places disponibles au centre d’hémodialyse de Saint-Louis (nord) sont en nombre insuffisant, a indiqué mercredi le docteur Ibrahima Mbemba Diallo, chef du service de néphrologie de l’hôpital régional.
“Actuellement, 24 malades font leur séance de dialyse dans notre centre d’hémodialyse. Mais nous avons, en plus de ces malades, 44 autres qui sont sur la liste d’attente. Des malades qui attendent d’être appelés pour démarrer les séances de dialyse”, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS, à la veille de la célébration de la Journée mondiale du rein prévue jeudi.
“Ce nombre est important, mais nous n’avons aucune solution pour les malades. Ils doivent attendre qu’une place se libère. Pour qu’une place se libère, il faudrait un décès ou un désistement. Et dans la plupart des cas, les malades que nous recrutons ne se désistent pas”, a souligné le docteur Diallo.
L’unité d’hémodialyse de l’hôpital régional de Saint-Louis ne dispose que de six postes de dialyse et d’un personnel constitué de six agents, selon le médecin.
Le service de néphrologie couvre les régions de Saint-Louis, Matam et Louga.
“C’est difficile pour les malades d’attendre d’être appelés pour faire leur dialyse. C’est aussi difficile pour les agents d’avoir des malades sur une liste d’attente”, a déploré Ibrahima Mbemba Diallo.
Selon lui, certains patients sont orientés vers des structures privées, s’ils ont les moyens de se faire soigner dans ces établissements.
La majorité des patients se contente exclusivement du traitement médicamenteux, “qui ne règle pas le problème”.
“Les médicaments coûtent cher. Et lorsque la maladie atteint le stade de dialyse, sans que le malade ne soit pris en charge convenablement, on peut s’attendre à une mauvaise nouvelle (la mort, Ndlr)”, a poursuivi le médecin.
“Nous n’avons pas suffisamment de postes de dialyse pour prendre en charge tous les patients. Seuls six agents s’occupent de l’unité d’hémodialyse. Nous devons faire des heures supplémentaires pour assurer la continuité du service”, a déploré le néphrologue.
“Prendre soin de ses reins, c’est sa santé de demain” est le thème retenu cette année pour célébrer la Journée mondiale du rein.
Au Sénégal, environ 10 mille personnes vivent avec une insuffisance rénale chronique, la moitié des cas étant “méconnue” car n’ayant pas été diagnostiquée et suivie, selon M. Diallo. Cela peut s’expliquer par le faible nombre de néphrologues dans le pays, a-t-il laissé entendre.
APS