Même si tous les témoignages sont unanimes à considérer que trois Sénégalais sont morts dans l’incendie de Ouargla en Algérie, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, émet des réserves. Il se dit favorable à des tests d’Adn, au motif que «les corps étaient méconnaissables». Au moment où toutes les attentions étaient portées vers le Magal de Touba, une autre information impliquant des Sénégalais de l’étranger courrait de l’autre côté du Maghreb. Il s’agit de la mort de trois de nos ressortissants en Algérie.
Selon les informations de Wal Fadjri, ils ont tous péri dans un incendie qui s’est déclaré dans un centre d’accueil à Ouargla, une localité située dans le désert algérien. Lequel a été causé, selon nos sources, par «l’explosion d’une bouteille de gaz causé par un court-circuit électrique». C’est ainsi qu’une autopsie a été entamée par les autorités aux besoins de déterminer les circonstances de cette mort massive. Selon les précisions du directeur des Sénégalais de l’extérieur, il s’agit de trois décès et non quatre, comme véhiculé par une rumeur persistante. Sory Kaba d’annoncer que l’Etat va déployer les moyens nécessaires pour accompagner l’arrivée des dépouilles mortelles au pays. Dans leurs témoignages (notamment celui de Daouda Badji), les migrants sénégalais qui partageaient le même centre d’accueil que les victimes sénégalaises ont clairement identifié ces dernières comme étant nos compatriotes. N’empêche, Sory Kaba en émet des doutes. «Les corps calcinés, étaient méconnaissables et qu’il va falloir recourir à des tests d’Adn pour s’assurer que ce sont des compatriotes», a précisé Sory Kaba sur les ondes de la Rfm. Hormis les Sénégalais, plusieurs migrants africains en transit dans ce centre d’accueil ont perdu la vie à la suite de ce drame. Cet autre drame qui implique des Sénégalais de la diaspora ne laisse pas indiffèrent Horizon sans frontières. L’organisation de défense des migrants s’offusque de ce sort infligé aux ressortissants du pays de la Teranga. «L’Europe est en train de gérer en dehors des frontières. Toute l’Europe est en train de construire des murs. On est en train de fermer des mosquées (…)», analyse Boubacar Sèye, président d’Horizon sans frontières. En Algérie où la montée du racisme contre les émigrés subsahariens est souvent dénoncée par les organisations de défense des droits humains, les émigrés continuent d’y payer un lourd tribut, au nom de l’émigration. Et ce pays n’est pas seul sur la liste rouge des droits de l’«hommistes» puisque le Maroc est dépeint comme un «régime peu respectueux des droits de l’homme».
P. NDIAYE