Vingt et un ans après le génocide des Tutsis, l’étau judiciaire se resserre autour de plusieurs officiers de l’armée française qui assuraient le commandement ou l’exécution de l’opération «militaro-humanitaire» Turquoise, déployée par Paris dans l’ex-Zaïre et au Rwanda fin juin 1994, sur mandat de l’Onu. Révélés ce mardi 1er décembre par France Info et Mediapart, des documents déclassifiés et autres témoignages, recueillis par les magistrats parisiens en charge, depuis février 2015, d’une information judiciaire contre X «complicité de génocide» visant l’armée française, s’avèrent en effet accablants pour l’état-major de l’opération Turquoise.
Contrairement à la version officielle jusque-là défendue par les officiers français impliqués, ils établissement en effet que ces derniers se sont sciemment abstenus de se porter au secours de plusieurs centaines de rescapés tutsis pourchassés, sur les collines de Bisesero, par les miliciens et militaires hutus auteurs du génocide. Jusqu’à interdire aux détachements français présents sur zone de s’interposer.