Les ex-travailleurs des agences dissoutes en charge de l’emploi des jeunes (Anama, Ajeb, Anej et Fnpj) ont finalement mis leurs menaces à exécution. Ils ont décidé, depuis hier à l’issue de leur sit-in spontané sur l’autoroute, d’entamer une grève de la faim illimitée. Cette radicalisation est pour exiger le payement immédiat, et sans condition de leurs droits. Ils veulent aussi leur réinsertion dans la Fonction publique, dans les plus brefs délais. Faute de quoi, la diète ne sera pas suspendue quelles que soient les autres formes de propositions pouvant émaner des décideurs.
Marème Diop, l’une des responsables de ce collectif des ex-travailleurs des agences dissoutes, revient sur le sens de leur mouvement d’humeur. «Cela fait deux ans qu’on a été licenciés par l’Etat du Sénégal, suite à la suppression des quatre agences où nous étions embauchés. L’Etat a liquidé nos agences et il nous avait promis, à l’époque, de nous redéployer au niveau de la Fonction publique. Mais depuis lors, rien n’a bougé. Nous continuons d’observer un chômage technique. Une chose que nous ne comprenons pas», dixit le porte-parole du jour des protestataires. Ces ex-agents de l’Etat qui se désolent du comportement du ministre de la Jeunesse ont par la suite invité le chef de l’Etat à prendre le dossier à bras-le-corps. C’est ce que tente d’expliquer l’autre orateur, Mamadou Ndiaye. «Nous regrettons les allégations du ministre Mame Mbaye Niang et de certaines personnalités de l’Etat lorsqu’ils disent que ce dossier a des dessous politiques. Car parmi nous, il y a des gens du Pds, de l’Apr, du Ps et d’autres formations politiques», regrette-t-il. Mais il va au-delà du simple regret. «Moi qui vous parle, je suis de l’Apr. L’Etat est une continuité. On ne doit pas nous sacrifier après avoir été légalement embauché. Je demande donc au président de la République d’intervenir pour décanter la situation. Car il y a 227 jeunes qui vivent actuellement la misère avec leurs familles», implore Monsieur Ndiaye. Pour l’heure, il n’y a pas encore une autre réaction de l’autorité, hormis celle qui a faite au début de cette dissolution inscrite sur le compte d’une «rationalisation des dépenses publiques». Rappelons que c’est au début de son mandant que le Président Macky Sall a procédé à la suppression des quatre agences créées par le régime précédent, pour la création massive d’emplois. Un projet initié en vue de combattre le chômage massif des jeunes notamment ceux de la banlieue de Dakar. Il s’agit notamment du Fonds national de promotion des jeunes (Fnpj), de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej), de l’Agence pour l’emploi des jeunes des banlieues (Ajeb) et de l’Agence nationale d’appui aux marchands ambulants (Anama). Théodore SEMEDO