Tout le monde a déjà passé une mauvaise nuit. Mais pour un Français sur cinq, les insomnies sont un vrai problème. Or, pour retrouver le sommeil, il suffit parfois de revoir certaines habitudes. Sinon, de nombreuses solutions, médicamenteuses ou non, peuvent nous y aider. Sommeil qui ne vient pas, nuit hachée, réveil précoce au petit matin… Personne n’est vraiment à l’abri d’une mauvaise nuit. Mais peut-on toutes les qualifier d’insomnie ? « Une insomnie se manifeste sur 24 heures, la nuit par un sommeil insuffisant, le jour par un ralentissement lié à ce mauvais sommeil.
C’est très différent des personnes qui donnent peu de temps à leur sommeil », explique le Dr Agnès Brion, psychiatre. Un insomniaque se dit fatigué dans la journée, moins performant, irritable… Un mal qui touche deux fois plus de femmes que d’hommes et qui augmente avec l’âge. La plupart du temps, l’insomnie est ponctuelle La plupart du temps, l’insomnie est transitoire. C’est une réaction spécifique à une situation associée à un stress, comme une maladie, un déménagement, une séparation ou à un environnement perturbant comme la chaleur ou le bruit… Normalement, au bout de quelques jours, quelques semaines, tout rentre dans l’ordre. Ce qui ne signifie pas pour autant que ces insomnies ne sont pas à traiter. Bien au contraire. Si elles sont négligées, elles peuvent perdurer lorsque la cause disparaît et faire le lit de la chronicité. « Nous ne sommes pas dans le registre du bien-être, mais bien du médical », met en garde le Dr Brion. Pour retrouver un sommeil réparateur, il n’existe pas de recette miracle. Avant de se ruer sur les médicaments hypnotiques, quelques règles d’hygiène de vie et des méthodes douces suffisent souvent pour réguler son sommeil. Si ça dure, il faut en parler pour éviter la chronicité L’insomnie devient chronique à partir du moment où elle s’installe plus de trois nuits par semaine et dure depuis plus de trois mois. « Sous réserve aussi que les nuits se passent dans des conditions adéquates. C’est-à-dire qu’il n’y ait pas de télé ou d’ordinateur dans la chambre, que l’on ne boive pas de café dans l’après-midi… », précise le Dr Isabelle Poirot, praticien hospitalier. Les insomnies chroniques sévères touchent 10 % de la population environ. Ce sont les plus difficiles à soigner et elles nécessitent une prise en charge longue et spécialisée. Encore faut-il les repérer. On estime en effet que la moitié des insomniaques n’a jamais parlé de son problème à son médecin. Et c’est pour ça, comme le rappelle le Dr Poirot, que l’insomnie est considérée comme « une épidémie de souffrants silencieux ».