C’est à la dernière minute que l’école Sam-Sam 3 a été retirée de la liste des établissements à visiter par Serigne Mbaye Thiam. Un revirement «sans explications» fort déploré par la directrice de l’école, face aux maux qui gangrènent l’unique institution publique de la zone dont l’effectif est passé de 2 000 à 630 élèves avec seulement six salles de classe sur 17 fonctionnelles.
La visite avortée de Serigne Mbaye Thiam à l’école Sam-Sam 3 sème le désordre dans cet établissement. Le ministre de l’Education nationale qui a effectué une visite dans plusieurs écoles de la banlieue avait prévu de s’y rendre car l’institution publique en question figurait sur la liste. Seulement, «c’est à la dernière minute que le ministre à rayer l’école de la liste en évoquant les difficultés d’accès», soutient-on. Une attitude que regrette amèrement la directrice de l’école, Aminata Diagne Ndiaye. Car, explique-t-elle, pour régler un problème, il faut venir constater de visu la situation. «Pourquoi les autorités ne veulent pas venir à Sam-Sam 3», se demande-t-elle avec un pincement au cœur. Revenant sur la visite annulée du ministre, elle révèle que les autorités avaient même demandé une mobilisation des populations pour accueillir Serigne Mbaye Thiam au niveau de l’établissement. «Une heure après, ils ont annulé. Et, on n’en sait pas les raisons. On dit que Sam-Sam 3 n’est pas accessible. Pourtant, nous qui sommes des enseignants, nous la fréquentons chaque jour», fait-elle savoir.
L’effectif passe de 2 000 à 630 élèves
L’école Sam-Sam 3 est toujours sous la hantise des inondations. A cause des eaux pluviales stagnantes, l’établissement qui disposait de 17 salles de classe, ne compte plus que six salles fonctionnelles. Avant 2005, l’école comptait, environ, 2 000 élèves. De nos jours, elle fonctionne avec un effectif de 630 voire 650 élèves. Et, c’est avec un cœur meurtri que sa directrice, Aminata Diagne Ndiaye, a profité de la rencontre du Syndicat national de l’enseignement élémentaire pour dénoncer la situation dans laquelle se trouve son établissement scolaire, l’unique école publique de la zone. D’ailleurs, elle se demande si le cas de son école est sérieusement pris en compte dans les politiques du Gouvernement qui est en train de priver toute une génération de leur droit à l’éducation. «Je ne peux pas dire que c’est une négligence», a d’emblée précisé l’enseignante. Toutefois, elle soutient qu’on est en train, quelque part, de priver les enfants qui n’arrivent plus à accéder à l’enceinte de l’école de leur droit à une éducation de qualité. Selon elle, le concept «Ubi Tey Jang Tey» est loin d’être une réalité au niveau de son établissement. «Jusqu’à présent, on ne sait pas quand est ce qu’on pourra retrouver notre école dégagée des eaux. Et, on ne sait pas non plus quand est ce que l’environnement sera favorable au travail pour que les enfants puissent la fréquenter à nouveau», a-t-elle déploré.
Six classes sur 17 sont fonctionnelles
Tout en regrettant le fait que son école soit devenue tristement célèbre du fait des inondations. «Ce sont des inondations récurrentes qui sont là depuis 2005. Et, à chaque fois, on essaye de sauver la face pour pouvoir travailler pendant l’année scolaire», a révélé la patronne de l’école. Elle estime qu’il est grand temps que l’Etat trouve une solution à ce problème qui ne fait que perdurer. «Même si on dit que nous avons, maintenant, une gestion inclusive et participative de la population. Mais, le gros travail revient à l’Etat. Parce qu’il suffit de vouloir pour pouvoir», signale-t-elle. Et d’ajouter que l’école est fréquentée par des enfants de pauvres qui ne peuvent pas de payer le luxe d’inscrire leur rejeton dans les écoles privées. Ainsi, pour permettre à ces enfants d’avoir une éducation de qualité et participer à la construction du Sénégal de demain, Mme Thiam souligne qu’il urge de réhabiliter l’école qu’elle dirige. «Il y a certains qui parlent de délocalisation. Parce que pour délocaliser une école, c’est tout un processus. Il faut chercher où loger les élèves. Alors que toutes les écoles environnantes ont déjà des effectifs pléthoriques et fonctionnent avec le système à double flux. Donc, je ne pense pas que la délocalisation soit à l’ordre du jour», relève-t-elle. Avant de préciser que l’Etat a les moyens de réhabiliter cet établissement public. «L’Etat lorsqu’il a voulu construire l’autoroute à péage, on savait comment était Dalifort. Et, pourtant, ils y ont mis les moyens. Donc, s’ils font ces mêmes efforts, je pense que l’école peut bel et bien être réhabilitée», clame-t-elle avec force.